Lors de l’établissement de mon « Business plan » pour la création de Mignonnery, il m’a été demandé de définir ma clientèle cible : CSP+, 25-60 ans,… et Femme ! Cela semble si évident pour tout le monde. Et pourtant ?

Ma présence sur des salons et marchés, m’a permis de rencontrer des hommes qui dans leur jeunesse ont appris le tricot et d’autres art du fil, mais également des hommes plus jeunes, qui tricotent aujourd’hui pour le plaisir. Avez-vous déjà posé la question aux hommes de votre entourage ? Il se peut que vous soyez surpris(e).

 

1. Le tricot une affaire d’hommes

    

      Le tricot a été introduit en Europe au XVème siècle à l’issu des croisades. C’était alors une affaire d’hommes, organisés en guildes (association d’artisan-commerçant du Moyen-Age) pratiquant le tricot pour la négoce.

Les bergers pratiquaient également le tricot. Ils récoltaient la laine de leur mouton, la filaient et la tricotaient en regardant leurs bêtes paître.

En s’industrialisant, le tricot est devenu un art, considéré comme mineur, délaissé alors par les hommes et devenant une activité domestique pratiquée par les femmes.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les soldats blessés ont appris à tricoter. Les raisons en étaient les suivantes: rester occupé, apprendre à exercer son cerveau, interagir avec les autres, qualités méditatives et la satisfaction de fabriquer quelque chose.

 

Sur l’île de Taquile, incontournable lors des voyages au bord du lac Titicaca, il n’est pas rare de croiser les hommes dans la rue en train de croiser les aiguilles. Taquile est très connu pour son artisanat de haute qualité, non seulement au Pérou, mais aussi dans le monde. « Taquile et son art textile » ont été inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’humanité établit par l’Unesco en 2008. Le tricot y est d’ailleurs une activité exclusivement réservée aux hommes qui s’initient dès lâge de 8 ans.

 

 

2. Les hommes tricotent en cachette

      La société empêche les hommes de vivre cette passion en plein jour. Un sentiment de honte persiste, encore au XXI ème siècle pour juste croiser 2 aiguilles. Il est important de ne pas laisser la société imposé ses diktats machistes aux hommes en les enfermant dans des carcans de masculinité brutale et sportive.

Sans oublier que le tricot est une activité de DIY qui se pratique le plus souvent au domicile, au coin du feu. Croisez-vous souvent des tricoteurs dans les rues, femme ou homme? Ce que je trouve dommage d’ailleurs, je pense en réalité que c’est une activité totalement mobile, à emmener lors de sa pause déjeuner, au parc avec les enfants ou lors de vos voyages en train. C’est pourquoi, je milite pour sortir le tricot du salon grâce notamment à nos kits à tricoter, élaborés afin que vous puissiez les transporter partout.

3. Des tricoteurs qui s’affichent

  

      Un mouvement chilien, appelés Hombres Tejedores détricotent les clichés en tricotant sur les places publiques. Ils défendent le droit des hommes à une masculinité plus « fraternelle » et « tolérante ». Ce collectif de tricoteurs revendiquent le droit au tricot, avec aiguilles comme seule arme, en s’installant sans honte dans le centre de Santiago, capitale du Chili, pour pratiquer ensemble le tricot, vêtus de leur plus beaux costumes-cravates.

Au Canada, société moins tabou à ce sujet, sont organisés des cours de tricots réservés aux hommes. afin qu’il puisse eux-aussi partager, échanger et progresser ensemble sur l’art du tricot.

 

Alfred Date, âgé de 109 ans, doyen de l’Australie, est un homme hors du commun. Sa passion tricoter des mini-pulls en laine pour… pingouin. Ouioui, des pingouins.

 

Le stars aussi assument leur goût pour le tricot. Ryan Gosling, l’acteur canadien a révélé à GQ Australia, que c’est sur le tournage du film Une fiancée pas comme les autres qu’il a découvert combien le tricot pouvait être apaisant ( activité qu’il pratique toujours) : « Pendant le tournage d’une scène, je me suis retrouvé dans une pièce remplie de vieilles dames en train de tricoter. Comme le tournage a duré toute la journée, elles m’ont montré comment faire. J’ai passé l’une des journées les plus relaxantes de ma vie. C’est à ça que pourrait ressembler une journée parfaite. Car en plus au final, vous vous retrouvez avec un truc sympa à offrir… à quelqu’un qui rêverait d’avoir une écharpe horrible et informe. »

Russel Crowe a quant à lui découvert le tricot, quand sa future ex-épouse était enceinte de leur premier enfant, Charles. Un passe-temps qui avait le don de calmer les nerfs de cet acteur au caractère bien trempé.

Antonio Banderas a appris l’art du tricot sur le tournage de La légende de Zorro : c’est sa partenaire, Catherine Zeta-Jones, qui a initié l’acteur espagnol à cette activité alors qu’il était au repos forcé à cause d’une blessure. Et cela lui a tellement plu qu’il a ensuite convaincu son épouse Melanie Griffith de s’y mettre à son tour.

Etre un homme et pratiquer le tricot peut faire de vous messieurs des stars des réseaux sociaux comme le fantasque Stéphane West et ses tricots décalés ou encore Sam Barsky, qui tricotent des pulls inspirés par ses futurs voyages.

      Le progrès est en marche même si la route et encore longue. Il suffit de voir les chiffres de la dernière Fashion-week, où seul 35% des maisons de haute-couture sont dirigées par des femmes (sachant que la plupart des marques de prêt-à-porter grand public s’en inspire), nous pouvons dire que ce sont les hommes qui habillent les femmes.

Mais l’art du fil attire de plus en plus les hommes. En retrouvant ces heures de gloire, le tricot séduit à nouveau les hommes. Les raisons de pratiquer sont sensiblement les même, affirmation de sa personnalité, développement de l’esprit communautaire, pratique d’une activité créative et manuelle, envie de créer des cadeaux uniques pour soi ou pour les autres. Apprenons le tricot à nos garçons ! Laissons leur l’occasion de faire leur « tric-OUT » !

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