Le 29 juillet dernier était le jour du « dépassement de la planète » selon  Global Footprint Network. Cela signifie qu’à compter de cette date, notre planète vit à crédit. Autrement dit, nous avons consommé sur les 7 premiers mois de 2019, la totalité des ressources que la Terre peut produire sur l’année. De plus, nous avons émis la totalité des gaz à effet de serre que la terre peut absorber. Certain pense que c’est une vision alarmiste. Vous pouvez consulter l’article du Monde pour vous faire votre propre idée. Cependant, ce jour arrive de plus en plus tôt chaque année, le  1er août pour 2018.

. Être tous acteurs     

       Certes nous, les particuliers ou les TPE (Très Petites Entreprises) ne sommes pas les plus gros pollueurs. Les pouvoirs publics ainsi que les grosses industries ont un peu le destin de la Terre entre leurs mains. En effet, l’industrie textile est l’une des plus polluantes. Je pense donc qu’il est important d’agir, même à notre petit niveau. Il n’est pas nécessaire d’être un activiste de Green Peace et de s’enchaîner à un site nucléaire. En tant que fan de mode, et jeune maman, c’est en partie ces raisons qui m’ont poussée à agir, en créant la marque Mignonnery. Je souhaitai offrir à mon fils et aux enfants de mon entourage des vêtements de qualité, sans risque pour leur santé, fabriqués de manières éthiques.

Ce qui est en notre pouvoir, par ailleurs, c’est l’éducation de nos enfants. Nous pouvons leur montrer la voie, leur transmettre de nouvelles manières de consommer : local, bio, mieux et moins… Les petits gestes du quotidien multipliés par la force du nombre peuvent aider  à faire la différence. Ces bonnes habitudes et pratiques apprises depuis l’enfance ne seront pour eux, ni une contrainte, ni un effort.

 

2. Une action locale

     Changer le monde, ce n’est pas forcément aller sauver les éléphants d’Afrique. Choisir de consommer localement c’est baisser son impact en CO2. On limite ainsi les transports de marchandises et ses propres déplacements. La mode française et son savoir-faire sont reconnus dans le monde entier pourquoi ne pas en profiter plutôt qu’uniquement les exporter. Consommer  Made in France que ce soit pour l’alimentation ou pour ses vêtements crée un cercle vertueux. Et puis faire une promenade pour aller chez son boucher, son fleuriste ou des créateurs locaux est bien plus réjouissant que d’arpenter un parking de grandes surfaces.

Les centres villes récemment désertés, retrouve un dynamisme grâce à l’envie de consommer mieux. Les nombreuses émissions culinaires notamment (dont je suis une inconditionnelle…Merci Cyril Lignac) mettent en avant le savoir-faire artisanal et relancent des vocations (pâtissier, boulanger, cuisinier…) trop longtemps dénigrées. Nous sommes aussi de plus en plus exigeants quant aux méthodes de fabrication, à la qualité et à la provenance, de ce que nous avons dans notre assiette ou de ce que nous portons. Nos artisans, souvent reconvertis, sont de plus en plus qualifiés et passionnés, ce qui augmente la qualité de l’offre.

Consommer local, en favorisant l’artisanat, est également bon pour l’emploi. L’artisanat favorise l’apprentissage et offre un métier qualifié à de nombreux jeunes. Selon le site Orientation pour tous,  « Secteur dynamique, l’artisanat compte en France plus de 1 million d’entreprises, soit une entreprise sur trois, 3 millions d’actifs et 250 métiers. Face à une réelle pénurie de main-d’œuvre, l’artisanat est un secteur créateur et générateur d’emplois. Un grand choix de carrières est offert et de réelles opportunités de devenir son propre patron existent ! ». Ce n’est pas moi qui vous dirai le contraire…

   

3. La mode locale : un secteur en plein boom…

     D’ailleurs, permettez-moi de prendre l’exemple de la mode (oui c’est un peu plus mon domaine que le maraîchage bio), notamment dans les Hauts-de-France, bassin de l’industrie textile, où je suis née et où j’exerce mon activité. Secteur longtemps sinistré, mais qui revit grâce à de nombreuses initiatives citoyennes, associatives ou privées.

 

 Les villes de Roubaix et Tourcoing sont au centre de ce dynamisme retrouvé. J’ai d’ailleurs fait une partie de mes études à l’ESAAT (Ecole Supérieure des Arts Appliquées et Textiles) située à  Roubaix, entourée du sublime Musée d’art et d’industrie de la Piscine et au centre du quartier investit de boutiques-ateliers par Maisons de Modes. De nombreuses autres pousses sont sorties de terre depuis, les Ateliers Jouret, Le Grand Bassin, (dont je ferai bientôt partie d’ailleurs…), Le Plateau Fertile… Ces tiers-lieu investissent les bâtiments abandonnés de notre patrimoine industriel. Ils y accueillent des créateurs textiles de talent qui réinventent la mode par de nouvelles techniques réutilisant des matériaux recyclés ou grâce à de nouveaux matériaux traités artisanalement

Ces filières d’excellence, Made in Hauts-de-France redynamise une région industrielle autrefois florissante. Elles créent de l’emploi durable, grâce à des formations techniques très qualifiées, qui servent à l’industrie du luxe, qui elle ne connait pas la crise. C’est pourquoi il est important d’encourager ces projets qui vont dans le sens d’une mode éthique. Pour approfondir ce sujet, je vous propose de lire cet excellent article de Lille Actu sur la Nouvelle Industrie Textile des Hauts-de-France.

 

4.Le DIY pour lutter contre la mode jetable

      Vous allez me dire que tout ceci à un coût. En effet, s’habiller 100% Made in France ne semble pas forcément bon marché. J’avoue d’ailleurs ne pas y parvenir, mais j’y travaille. Depuis que je pratique le DIY ou le faire soi-même, j’ai pris conscience du prix juste à payer. En effet, quand vous considérer que je mets ou que vous mettez (grâce à nos kits) environ 3h pour réaliser notre béguin, vous ne pouvez pas décemment le payer 5€.

Consommer mieux c’est aussi consommer moins. Ce qui vaut d’ailleurs pour notre alimentation, en effet 2/3 des français ont réduits leur consommation de viande au profit de la qualité, vaut aussi pour notre dressing. L’industrie de la mode est devenue folle, il suffit de voir que H&M brûle 12 tonnes de vêtements invendus par an, vêtements fabriqués dans des conditions difficiles, pour des salaires dérisoires, transportés par des cargos polluants. S’habiller mieux, porter des vêtements de meilleurs qualité, c’est lutter contre la « fast-fashion»  et la « mode jetable ». Je vous assure que lorsque vous mettez 3 semaines à vous tricoter un pull, vous hésitez 20 fois avant de vous en séparer. Des vêtements de qualité sont aussi plus durables dans le temps. Ils peuvent être transmis aux cousins, cousines ou à d’autres générations.

 

      Qui plus est, tout ceci est bon pour notre planète, mais aussi souvent pour nous et notre santé. Alors il est temps de faire ses petits ou grands pas qui feront de vous un acteur du changement. Si vous ne savez pas par où commencer, vous pouvez vous aider de  l’application WE Act for Good de WWF. Cette super application vous offre la possibilité d’agir à votre rythme. Elle vous aide en mesurant au quotidien vos efforts. Vous choisissez vos objectifs, Bien Manger, Se déplacer…puis elle vous propose des tutos, des recettes ou vous lance des défis afin de les atteindre.

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